Mélanie qui écrit également pour le blog 38000 km m’a sollicitée pour écrire un article sur une des expériences marquantes qu’elle a vécue au cours d’un de ses voyages.
Là encore, il s’agit de parler ce que l’on ne connaît pas forcément :une île comme Madagascar à laquelle on pense plus pour sa beauté, sa pauvreté, sa vanille mais dont on ne sait rien ou presque.
Je suis contente de vous partager le texte de cette demoiselle et quiconque a envie d’écrire mais n’a pas de blog à lui ou a simplement envie d’un partenariat avec le mien, est le bienvenu!
Ci-joint, photo de Mélanie.
Les Malgaches (peuple de Madagascar) sont réellement rattachés aux traditions et coutumes.
J’ai pu le remarquer avec le « Famadihana » lors de mon dernier voyage sur cette île, notamment dans les Hautes Terres.
Ce rite funéraire pratiqué depuis la nuit des temps consiste à rendre hommage aux ancêtres qui sont déjà morts, en exhumant leur corps pour les recouvrir de nouveaux linceuls.
J’ai eu la chance d‘être invité par une famille pour assister à cette pratique et j’ai réellement apprécié de vivre cet événement si particulier au monde.
Une expérience inattendue à Madagascar
Je suis arrivée par le plus grand des hasard et sans le savoir, sur la grande île au moment de la saison du Famadihana qui se déroule généralement de juin à septembre.
J’avais choisi un itinéraire passant par la campagne à une centaine de kilomètres au sud de la capitale Antananarivo, avant d’arriver à Antsirabe.
J’ai alors rencontré Fidy, un ami de mon guide.
Il nous a proposé d’aller le rejoindre dans son village pour assister au Famadihana.
J’ai réellement hésité car je n’avais pas beaucoup de temps devant moi, étant dans un voyage organisé « à la carte, comme on dit » (préparé par Marco Vasco Madagascar, agence de voyage spécialisé).
Mais mon guide m’a expliqué que je n’allais pas regretter mon choix et qu’en plus son village n’était pas loin.
Après quelques réflexions, j’ai approuvé.
Nous avons pris le taxi-brousse et nous sommes partis à travers des pistes poussiéreuses.
Ce petit parcours fut réellement agréable malgré les cahots du à la route; les chemins sont ornés d’un paysage de brousse magnifique, constitué de petites maisons traditionnelles, de zébus par-ci et par-là et de champs de cultures (de quoi?).
Des festivités incomparables
Après vingt minutes de route, nous avons atteint le village.
L’endroit était tout simplement sublime avec ses nombreuses maisons typiques au toit de chaume.
On remarquait tout de suite qu’une fête se préparait et tout le monde était plein d’entrain.
Fidy m’a guidé dans sa maison, bien sûr en compagnie de mon guide.
Il nous a fait installer et présenter à sa famille.
Bien que tout le monde était surpris de me voir, chacun était souriant et chaleureux: j’étais considérée comme une invitée de marque.
Comme la coutume indique, avant l’exhumation des morts, toute la famille et leur invité se partagent un festin constitué de viande de porc ou zébu très très gras.
Heureusement, j’ai eu la chance de déguster une viande sans gras, avec du riz rouge, ce que mon estomac a pu digérer beaucoup plus tranquillement.
En même temps, des compagnies de musiciens appelées « mpihira gasy » jouaient sans répit dehors.
Après quelques heures d’attente, tout le monde s’est rassemblé, le moment était venu pour rejoindre le caveau familial.
On m’a offert un paréo original pour rejoindre les festivités.
Depuis le village jusqu’au tombeau familial, tout le monde dansait et se réjouissait au rythme de la musique traditionnelle.
C’était une réelle découverte pour moi.
Un rite authentique et insolite
Une fois arrivés dans la cour du caveau, les sages du village et le devin de la famille ou « mpanandro » ont prononcé à tour de rôle des discours ou « kabary » pour la cérémonie.
Après, les hommes du village entrent dans le tombeau, déjà ouvert, pour retirer le corps du défunt.
Les corps sont ensuite exposés aux yeux de tous sur des nattes.
Puis les proches du défunt enveloppent le corps dans un nouveau linceul.
Joies, tristesses, larmes étaient au rendez-vous.
Les vivants se souvenaient des moments passés auprès du défunt;c’était un moment plein d’émotions.
Une fois les corps enroulés, les descendants ont emporté le corps sur leurs épaules en dansant au son de la musique traditionnelle pour exprimer leur joie.
Comme la coutume l’exige, le corps exhumé doit faire 7 fois le tour du tombeau dans la joie.
Après ce rite, le corps est remis dans le tombeau où il reposera durant 5 ans à 7 ans avant le prochain Famadihana.
Je n’aurais jamais cru assister à un tel rite.
J’ai réellement gardé de bons souvenirs de ce moment.