Ce que vous appelez courage est en fait ma faiblesse.
Le courage
Selon Larousse le courage est :
fermeté, force de caractère qui permet d’affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles.
Wikipédia précise que depuis l’antiquité c’est une qualité indissociable de l’image de héros.
C’est peut être ce dernier point qui fait que je déteste tant ce mot quand on me l’applique
Quand je pense au mot courage, je vois les personnes durant la seconde guerre mondiale qui accueillaient aux risques de leur vie des enfants juif.
Mais si ça se trouve ils considéraient qu’ils n’avaient pas le choix.
Parce que pour moi dans le courage, il y a une notion de choix.
C’est pour ça que je considère que je ne suis pas plus courageuse que vous.
Mais est ce que ces gens pensaient qu’ils avaient le choix, je ne suis pas sûre.
Pour être en accord avec leur conscience, leurs valeurs ils faisaient ce qui leur paraissait juste sans forcément penser aux conséquences en tout cas pas tout le temps.
Un peu à l’image de monsieur Batignole dans le film éponyme avec Gérard Jugnot.
Quand on est malade
J’en ai souvent parlé, quand on est malade on est souvent catégorisé de courageux simplement parce que l’on vit.
Ça renvoi à l’idée que notre vie est un sacerdoce permanent, qu’elle n’est pas belle.
C’est peut être ça qui est si dérangeant.
Je ne suis pas courageuse quand je vais chercher mon pain sortant tout juste du four, quand je suis avec des amis, quand je prends le train pour me rendre dans ma famille…
Ma vie est belle, je ne suis pas courageuse pour simplement continuer à en jouir.
Cette propension a nommé courage, le simple fait de vivre a été évoque dans différents articles que je vous avais déjà partagés mais que je vous remet là parce que c’est un sujet qui me tient à cœur:
La vidéo de Margot
Dites stop à la pornographie de l’inspiration de Lydie
Ma faiblesse
Des faiblesses j’en ai tout un tas, vous vous en doutez.
Ça va de ma passion exagérée pour le chocolat, à la grande attention que je porte à ce que l’on pense de moi en passant par mon doudou toujours présent.
Pendant longtemps, j’ai considéré que ma maladie faisait partie de mes faiblesses.
Non pas que j’en était responsable mais que la manière dont je la gérais faisait que des fois je me retrouvais en format légume sur le canapé.
C’était une faiblesse d’en parler.
C’était une faiblesse d’en pleurer.
C’était une faiblesse de ne pas pouvoir faire comme tout le monde.
Depuis, j’ai grandis…un peu.
Je sais que ne pas sortir tout le temps, ne pas pouvoir me concentrer très longtemps, avoir besoin de repos n’est pas une faiblesse, je dirais que c’est même une force d’en avoir conscience.
Est ce le bon terme?
Si j’ai toutes ses faiblesses, en quoi serais je courageuse ?
Parce que je les dépasse, qu’il vous semble que je ne me complais pas dedans ?
Je pense réellement que l’on fait ce que l’on peut avec ce que l’on a.
Il n’y a pas de bonne manière de réagir, il y a juste la sienne.
Ma seule force si vous en voulez une, c’est d’être arrivé à trouver comment supporter mes faiblesses.
C’est si je ne me trompe pas, ce que l’on appelle la résilience.
C’est un terme inventé par Boris Cyrulnik qui le définit comme « l’art de naviguer dans les torrents ».
Pour en savoir plus je vous met un lien mais il y en a des tas d’autres.
Cette phrase je trouve image très bien ce que je ressens : »l’image que vous vous faites de moi ne correspond pas à ma réalité. Un jour je m’en sortirai et vous montrerai de quoi je suis capable« .
Je ne suis pas que malade, pas uniquement inadaptée à une société qui n’aime pas la faiblesse, la différence.
Et ne croyais pas que ma maladie est ma seule faiblesse, il y en a des bien plus anciennes dont vous pouvez avoir un aperçu en lisant là ou là.
Si je suis courageuse, vous aussi alors!
C’est parce que je suis faible que je me bats tous les jours.
La vie n’est simple à vivre pour personne.
On se bat perpétuellement avec ses fantômes.
Et vous seriez surpris, j’en suis sûre, de votre réaction si vous découvriez demain que vous êtes malade où que vous deveniez handicapé parce que vous aussi vous trouveriez votre moyen, votre solution, pour vivre, peut être pas le jour même mais vous la trouveriez.
Moi j’ai trouvé le sport, la compétition.
On m’a dit récemment que ce n’était pas la vraie vie.
Et pourtant, c’est la mienne, ma solution pour continuer à avancer.
Se battre avec une maladie n’est ni simple, ni facile.
Avoir une passion (le sport, le macramé, ses enfants…) qui vous fait avancer, vous permet de rêver, de ne pas avoir une vie qui se réduit à la maladie, est salvateur.
Vous pensez, dites que je suis courageuse mais mon courage il vient de toutes mes faiblesses.
C’est les évènements qui nous rendent courageux aux yeux des autres et à partir de là je pense que l’on est tous tout autant, on a tous le potentiel de l’être.
Je ne pourrais vivre simplement avec un quotidien boulot, métro, dodo et maladie.
Peut être que même pas malade cela ne m’aurait pas suffit, je ne sais pas mais ce dont je suis sûre c’est que avec la maladie c’est essentiel pour continuer à vivre et ce n’est pas de l’héroïsme c’est juste un instinct de survie.
En écrivant cet article, j’ai pris conscience que ce n’est qu’un mot et qu’on y met pas tous le même sens.
Quand vous me l’attribuez, je n’ai pas à vous en conspuer, à vous expliquer peut être ce que pour moi il signifie mais c’est tout.