Il y a peu, j’ai vécu un déménagement …encore !
Sauf que, je me suis rendu compte que ça ne me faisait plus du tout rigoler.
C’est stressant, fatiguant, en un mot perturbant.
Article audio et garanti sans virus:
https://drive.google.com/file/d/1i10dK5sadggewXwbCedp8CJa5V2It8KC/view?usp=sharing
Un stress somme toute banal
Effectivement, ce fut une période angoissante.
Même ce que j’ai acquis cette année en terme de méditation, techniques de respiration et autres n’ont pas suffit à me rendre cet événement facile.
Du coup, je me suis interrogée.
Était-ce parce que je suis une personne porteuse de handicaps et que du coup c’est vrai ce n’est pas simple.
Je vous en parlais là et là.
Peut-être mon âge avançant, les changements sont plus compliqués ?
Où est-ce que tout simplement je ne sur réagissais pas à un événement somme toute banal ?
Alors je me suis renseignée, j’en ai parlé autour de moi.
Et en fait, ce qui me paraissait anormal s’avère on ne peut plus répandu.
Une grande partie de la population appréhende les déménagements.
C’est même un facteur de stress qui selon des statistiques, viendrait juste après la perte d’un proche et le licenciement.
Cet article en parle très bien même si ce n’est pas le seul.
Déménagement et changement de repères
Je comptabilise environ douze déménagements depuis le début de ma vie d’adulte.
J’ai un peu la bougeotte et changer de lieu de vie m’a toujours plu.
Je regardais même un peu de haut les personnes ne voulant pas déménager.
Sauf que ça, c’était avant.
A 37 ans, je commence à comprendre pourquoi beaucoup de personnes n’aiment pas modifier leur lieu de vie.
C’est un changement de repères parfois total.
Et il ne faut pas croire, il n’y a pas que les enfants qui ont besoin d’habitudes pour se sentir en sécurité.
De ce coté là, je crois que le handicap a tendance à renforcer les choses.
Garder mon autonomie est devenu primordiale mais pas forcément simple.
Du coup, tout chambouler fait que j’ai du réapprendre à me doucher (avec ma nouvelle douche), à faire ma vaisselle (dans mon nouveau bac), à ranger mes habits…
Toutes ces choses qui nous paraissent tellement rien qu’on ne se rend même pas compte de leur importance.
Un rythme de vie bien huilé
Pour pouvoir être la plus active et autonome possible, j’ai un rythme de vie précis.
Ces habitudes de vie me permettent de diminuer la charge de fatigue.
Ca m’évite aussi les accidents idiots comme jouer à l’équilibriste sur mon fauteuil parce que je n’ai pas regardé où je roulais! (ça se finit souvent en chute ce genre d’activité!)
La fatigue pour les personnes malades chroniques fait partie de leur quotidien.
Si on veut avoir une vie épanouissante, apprendre à vivre avec est une obligation.
Mais ce n’est pas simple, alors chacun à ses « petits trucs » pour mieux la vivre.
Moi des trucs, j’en avais des tas.
En déménageant, même si ce n’est peut être pas la cause unique, vivre avec ma fatigue est redevenue une vraie gageure.
Beaucoup de choses faisant partie de mon équilibre, me donnant vraiment du plaisir n’ont pas encore réussi à trouver une place dans mon emploi du temps. (vous par exemple!)
Les soucis à n’en plus finir
Ce qui caractérise aussi les déménagements sont les déboires administratifs.
Bien sûr, il faut faire ses changements d’adresses.
Il faut informer les charmants organismes tel que la CAF et la CPAM de notre changement de situation.
J’avoue que de ne pas changer de région facilite grandement les choses même si tout est loin d’avoir roulé.
Puis entrer dans un logement, signifie souscrire à une offre d’électricité, de gaz, de téléphone…
Pour ma part, j’ai voulu en profiter pour passer à de l’électricité verte.
Il m’a donc fallu me renseigner, comparer….
Quitter un logement nécessite un état des lieux de sortie.
Cette étape n’a de loin pas été la plus agréable.
Comme beaucoup de gens aujourd’hui, on m’a retenue une partie de la caution (200 euros) sous couvert de devoir faire le ménage.
Le bonheur d’un nouveau chez soi
Je parlais souvent du plaisir du déménagement.
Le plaisir de découvrir toutes les opportunités que ça nous offrait (rien qu’en terme de décoration et de désencombrement).
Oui mais pour pouvoir profiter de la nouveauté, il faut être en état de le faire.
L’épuisement est un frein énorme à la prise de plaisir.
Craindre un appel du banquier qui s’insurge de tous ces frais inhabituels, et de l’absence des rentrées d’argent habituels, n’aide pas non plus.
Et là, le cercle vicieux se met en route.
Plus vous êtes fatigué, moins vous prenez de plaisir, plus vous avez du mal à faire les choses même celles qui devraient vous plaire, moins vous arrivez à investir ce nouveau chez vous.
L’aspect administratif d’un déménagement est compliqué à gérer pour de nombreuses personnes.
Quand vous rajoutez des troubles cognitifs (perte de mémoire, problème de concentration, difficulté à écrire…), ça devient juste ingérable.
Avant les déménagements étaient uniquement synonyme pour moi de nouvelle vie.
Aujourd’hui, j’ai surtout conscience des difficultés administratives, des problèmes financiers, de la fatigue physique et morale que cela engendre.
Alors à tous ceux qui culpabilisent (comme moi) de vivre difficilement un changement de cet ordre, prenez votre temps.
Laissez vous du temps, prenez soins de vous et n’ayez pas honte d’en avoir besoin.