Qui ne s’est pas posé cette question un jour ou l’autre ?
Quelle question vaste! Je ne suis même pas sûre que l’on puisse y répondre vraiment et encore moins de manière définitive.
Ce jeu enfantin
Cette question me fait directement penser au jeu « qui est ce ? » auquel je jouais quand j’étais enfant.
Vous savez, ce jeu où on doit deviner quel est le personnage de votre adversaire en lui posant des questions du genre : porte t’il des lunettes, est ce une fille, a t’il les cheveux noir…
On doit deviner qui est la personne par rapport à l’aspect physique de son visage.
Même si on a tendance à le nier, c’est vrai que l’apparence a une grande importance dans notre société et donne beaucoup d’indication sur vous à votre interlocuteur.
Pour autant est ce parce que je suis noir, handicapé, que je m’habille avec un style vestimentaire particulier que cela définit ce que je suis?
Certainement que non par contre si je revois en pensée les différents looks que j’ai eu au cours de ma vie, ils en ont souvent dit beaucoup sur ce que j’étais à cette période.
Le regard des autres
Commencer un article sur ce que l’on est, en parlant des autres est un peu étrange!
Pourtant, je trouve que l‘on se définit souvent (peut être trop) par rapport au regard des autres ou à ce que l’on attend de nous.
On m’a très souvent dit que j’étais un mutant, une androgyne, une pas vraiment fille!
J’aurais pu m’en vexer, m’en énerver.
Mais en fait ça me plaît de jouer avec cette certitude, qu’une fille doit être féminine, prendre soin d’elle, se maquiller, aimer les films à l’eau de rose, être douce, avec cette case où on voudrait me mettre…
J’aime les films à l’eau de rose, je me maquille…des fois, je me vernis les ongles…des fois, je suis douce…mouais de dos alors, j’aime me battre avec mon épée et sans aussi, j’adore les jeux vidéo,…
Heureusement les clichés évoluent et l’ont dit haut et fort qu’une fille comme un homme d’ailleurs, peut être plein de choses à la fois.
Mais il n’empêche que j’entends encore souvent que je ne suis pas une vraie fille.
Pourtant je vous jure, anatomiquement parlant, je suis une fille, une vraie !
C’est déjà un début de réponse, « qui suis je »: une fille!
Ce que je fais
Longtemps, je me suis définie par mon travail. J’étais éducatrice de jeunes enfants.
Je l’étais au travail, je l’étais dans ma vie privée, je l’étais dans la rue, je l’étais tout le temps.
A la question « qui suis je » j’aurais répondu du tac au tac éducatrice.
Quand j’ai dû arrêter ce travail, je ne savais plus qui j’étais. Et pourtant, j’étais la même.
Un peu différente mais la même.
Je crois toujours en l’importance de l’enfance, aux poids de la famille dans la construction personnelle.
J’aime toujours jouer avec des enfants, écouter les gens parler d’eux, faire preuve d’imagination, être créative.
Qu’est ce qui a changé alors ? Ce statut écrit sur une fiche de paie?
On est bien peu de choses si on se réduit à quelques caractères sur une feuille de papier et pourtant je l’ai cru.
On se définit souvent par rapport à ce que l’on fait. Et le travail étant une sacro sainte valeur dans notre société, on se définit souvent par rapport à lui.
Ce que je suis
Et pourtant, le travail est on ne peut plus éphémère.
On en change, on évolue, on le perd et on finit toujours par l’arrêter.
Je crois que ça a été, il fut un temps, une facilité pour moi de me définir par rapport à lui.
J’étais jeune, un peu paumée, et à fond dans ce travail que j’avais choisi.
Certes si j’avais travaillé en usine, cela aurait sûrement été différent.
Mon travail m’a définie pendant un temps puis le handicap me l’a pris et il est devenu mon identité.
C’est une identité que l’on ne peut pas cacher sauf à n’avoir que des contacts virtuels avec les gens.
Et puis c’est vrai ça occupe chaque instant de ma vie et il n’y a pas un seul instant où je peux l’ignorer. Alors « qui suis je »: une handicapée.
Mais suis je que ça ?
Qui suis je?
Je suis ce que je pense, ce que je suis au quotidien, ce que j’ai vécue. Je suis mes amis, mes ennemies, ma famille.
C’est toutes ces choses, ces moments, ces gens qui me font répondre aujourd’hui à la question « qui suis je »: doucebarbare et n’en doutez pas demain elle ne sera pas la même.
On évolue tout le temps, en permanence et c’est peut être ce qui rend si difficile de répondre à cette simple question « qui suis je ».
Puis c’est vrai dans ce que je suis, il y a des trucs que j’aime mais il y aussi toutes ces choses que j’exècre.
Je suis à l’image de ce corps que je déteste parfois, qui m’en fait voir de toutes les couleurs mais qui n’appartient qu’à moi.
Alors à la fin de cet article, j’ai l’impression de savoir un peu mieux qui je suis même si je ne sais pas forcément l’expliquer et que je ne rentre vraiment dans aucune case.
Je suis toutes ces choses qui font mes richesses et mes faiblesses. Toutes ces choses qui me donnent envie de pleurer aujourd’hui et rire demain.
Et vous qui êtes vous ? Le savez vous ? Vous posez vous la question ?
Et si vous vous attendiez à un article plus sérieux, vous pouvez toujours aller lire celui-ci: Mais au fond qui suis je?.
Et si vous vouliez en savoir plus sur moi vous pouvez lire: Et la reine de ce blog est ainsi que tout le contenu du blog!
Encore bravo pour ton article, on peut te faire confiance pour toujours tirer la substantifique moelle des sujets que tu abordes !
Et ça nous donne vraiment envie de nous poser la question, comme de lire un bon philosophe : Jay-Jay ! (En geek)
Pour ma part, l’identité est essentielle, j’y tiens énormément, mais comme tu le souligne, c’est à géométrie variable, effectivement.
Et le rapport qu’on a à sa propre identité, se l’approprier, voir s’en accorder le droit d’en avoir une propre au-delà du regard projeté par autrui, c’est vraiment loin d’être toujours évident imho (autre truc de geek).
Et la peur de la perdre, l’angoisse de ne pas la retrouver, ou du moins qu’elle ne soit pas aussi authentique qu’on le souhaiterait, cela a très souvent été une source d’inquiétude chez moi.
Il faut dire que la perte de mon père (départ puis décès, tout ça avant mes 10 ans), ne m’a pas aidée à me construire une identité solide, tant j’ai cherché à fuir cette réalité que je ne pouvais conserver ce(ux) que j’aime. Et dans la fuite, on rejette ce qui nous reste (dont nous-même), on provoque même la perte (histoire de se rendre maître de cette insupportable fatalité).
Je me suis un peu égarée, pardon.. C’était pour planter le décor, mais je vais en rester la pour cette nuit, il y aurait tant à dire.. Pardon pour le flood 😐
Encore merci pour l’inspiration 🙂
Bises++
Ne t’excuse de ce que tu dis ici. J’aime quand les gens réagissent! Et tu as soulevé un point important comment se fonde notre identité, qu’est ce qui fait de nous ce qu’on est.
Je trouve que cet article fort intéressant constitue un excellent préambule pour une prochaine note sur le bonheur…
😉
Pas bête ça!! Il ya un article sur l’amitié prévue mais le bonheur à voir…
On a pas 1 identité mais plusieurs dont certaines évoluent avec le temps: Y’a l’identité de la carte d’identité et les autres: celle du travail, celle géographique etc…
Je suis Aline Pucheral, je suis mariée, donc je suis aline VAN rietschoten, je suis maman, je suis ta belle soeur, je suis la soeur de mon frère, je ne suis plus Marseillaise, je suis Cévenole, ou plutôt je me considère comme cévenole,or j’habite Lézan c’est pas dans les Cévennes( c’est pas loin), je dis plûtot j’habite Lézan que je suis Lézannaise, je peux dire je suis de Vialas alors que j’y ai jamais vécu complètement
je suis musicienne..pourtant je ne joue plus( ou chante plus). Y’a l’identité et ce qui fait identité chez chacun d’entre nous. Le handicap, un statut, une réalité qui fait partie de toi, un « nouveau » corps. C’est toi qui voit, qui sent s’il fait identité.
Bizz
Je suis l’identité est multiple et à chacun de sentir la sienne.
Bien sûr que pour moi le handicap en fait partie mais il n’est pas mon identité il en est une partie.
J’aime beaucoup la photo…j’ai l’impression de te revoir il y a 25 ans (oh mon dieu!)! »…
Quand a qui suis je…je me présente un peu trop comme « la maman de Léa et Emma », « la femme de Fabien », ou « Nathalie, de la boutique deco »… Au final, je suis rarement « Moi »…
Et moi sais tu qui c’est?
Mon « moi » a un peu trop tendance à changer en fonction de la présence des autres…mais je m’améliore, et je commence à le définir, même si il est a géométrie variable! Il y a qq traits qui ne changent, le reste évolue en fonction de beaucoup de choses!
N’est ce pas logique en même temps. Mais je reconnais que je crois qu’avoir un socle de base que l’on adapte pas en fonction de Pierre paul ou Jacques est important mais je te rassure j’ai le même défaut que toi mais je m’améliore aussi!
On est comme le bon vin, on s’améliore en vieillissant 😉
Moi, je ne me demande jamais « Qui suis-je ? Dans quel état j’erre ? » puisque je sais que j’irai où… mes potes iront.
Voilà, la blague à deux balles, ok, c’est fait :p
Je te trouve courageuse d’écrire un article où tu essaies de te définir. Parce que c’est une question difficile, « Qui suis-je ? » C’est pas pour rien que les philosophes se la sont posée depuis des siècles.
Mais alors dans ta définition, tu ne dis même pas que tu es une geek !! Comme quoi, ce n’est vraiment pas évident de parler de soi 😉 Je crois qu’on y arrivait mieux quand on était petits, tu sais, quand on devait se présenter à un correspondant étranger : j’ai les cheveux de telle couleur, j’ai tel animal de compagnie, tant de frères et soeurs, j’aime tel sport, tel style de musique, etc. Quand on grandit, on se définit peut-être moins par ses goûts que par son vécu. Erreur ou lucidité ? Difficile à dire…
En tout cas, c’est sûr que le terme « identité » est trompeur, car dans le fond, on n’est jamais « identique » à soi-même, on ne cesse d’évoluer. Ce n’est pas pour rien que le membres des tribus de Bornéo changeaient de nom à chaque changement dans leur famille : à leur mariage, bien sûr, mais aussi à la naissance de leurs enfants, à la mort de leurs parents, etc. Une manière de reconnaître que la vie laisse son empreinte sur chaque personne, en quelque sorte.
Bref, tu vois, c’est un sujet qui me parle ! D’ailleurs, ton article précédent (sur le film « De rouille et d’os ») m’a aussi beaucoup parlé, mais je ne trouvais pas les mots pour le commenter.
Au fait, bravo pour les illustrations que tu as choisies pour cet article : j’adore ! Avec une mention spéciale pour la dernière 😀
PS : Ne t’inquiète pas si tu n’es pas une vraie fille, on t’aime quand même ! Mais ne compte pas sur moi pour te conseiller des lectures ou films à l’eau de rose, le dernier mascara à la mode ou les méthodes pour rester douce en toute circonstance (et dans tous les sens du terme, gnark-gnark). Faut croire que je ne suis pas une vraie fille moi non plus :O
Bon, j’arrête là mes fadaises, avec de gros bisous !!
Oui c’est compliqué de se définir e je n’aime pas c’est trop réducteur en fait.
Je n’ai pas parlé de mon coté geek, ni ma passion de la lecture ou du cinéma,ni de plein de choses.
Ca construit mon identité c’est sûre mais ça ne l’est pas.
Toujours aussi ravie de lire tes comm