Bien sûr que ce n’est pas MES championnats de France, c’est celui de tous les escrimeurs présents ce jour là, mais ce sera mon récit, mes impressions que vous lirez!
Et rendez vous en fin d’article, si vous avez de relire ou de lire simplement les autres articles concernant cette autre partie de ma vie.
Les victoires
Je vous parlais dans le dernier article des petites victoires qu’il ne fallait pas sous estimer.
Je l’avais écrit, il y a un moment et ce qui est drôle c’est qu’il a été publié juste après une nouvelle victoire en escrime pour moi.
Je ne sais pas trop dire si c’est une petite victoire ou une grande victoire.
Ce que je sais c’est que j’ai monté une marche de plus sur l’escalier de mes objectifs.
J’ai été médaillée de bronze aux championnats de France d’escrime handisport.
Je suis montée sur mon premier podium et en plus accompagnée de ma coach Marsu sans qui je ne serais pas là!
Tout est relatif
J’ai l’art de toujours relativiser, même une médaille.
Mon coté cartésien me permet de savoir que ce n’est QU’une médaille, que si je l’ai eu c’est aussi grâce à pleine de variables qui ont été à mon avantage.
Je ne me trouve pas plus forte pour autant.
Je n’ai pas plus confiance en mon escrime mais c’est vrai que ça fait du bien.
Il m’aura fallu ça pour que je comprenne que j’étais légitime, que j’avais le droit d’être là.
Que c’est idiot d’ailleurs!
En quoi avais je besoin d’un bout de métal pour me rassurer?
Certainement est là encore l’image de mes faiblesses, la difficulté de croire en mes rêves, l’effort nécessaire pour assumer mes ambitions.
La rage
Cette compétition n’a pas été facile pour moi.
J’ai pensé à tous les sportifs atteints de SEP: Nathalie Benoit (avironnaise), Cécilé hernandez- cervellon (snowbordeuse)…
Ça ne sert à rien en soit parce qu’on est très différents et que la maladie n’est de loin pas ce qui nous définit.
Pourtant ce jour là, je ne pouvais avoir que pleinement conscience de mes faiblesses et penser à eux m’a fait du bien.
J’étais en phase aiguë de ma maladie, en poussée.
Je ne pouvais pas me soigner, la cortisone étant un produit interdit et nécessitant une demande spéciale que je n’avais pas le temps de faire.
Je crois que bizarrement ça m’a donné une rage énorme.
Je n’étais pas en colère, du tout mais j’avais la niaque, vraiment la niaque.
Le plaisir
Non la rage ne va pas seule et heureusement.
Elle était là et m’a certainement permis de tenir mon épée puis le plaisir est arrivé et je suis partie dans un autre monde.
Un monde où la maladie n’avait plus sa place, un monde où seuls comptaient mon épée, mes adversaires et mon plaisir.
Agassi dit dans son autobiographie « Open » qu’il a toujours détesté le tennis.
Je ne sais pas comment il a fait, certainement que lui c’était autre chose qui le portait moi c’est mon plaisir qui m’emporte.
Je ne gagnerais pas à tous les coups et ce n’est que le début, un petit début même mais cela fait du bien.
Se créer son univers
On a tous quelque chose qui nous fait rêver, nous permet de nous échapper du quotidien.
Pendant longtemps pour moi, ça a été les livres.
Je pouvais passer des heures à lire.
Je n’avais besoin de personnes, discuter ne m’intéressait pas, je préférais m’envoler dans des univers chimériques et ce dés l’école primaire!
C’est aussi le cinéma.
Partir dans l’univers d’autres personnes, dans leur monde à eux.
Là j’ai trouvé mon monde, celui qui me permet d’avancer toujours et de sourire!
Sûrement est-ce un peu idiot et des sportifs pourront me dire que c’est niais ce que je dis mais c’est ce que je ressens aujourd’hui.
Les championnats d’escrime handisport
Mais parlons un peu de la compétition en elle même.
Elle a eu lieu à l’hôtel de région de Lyon.
Et ouah faire une compétition à domicile, dormir dans SON lit, se lever et prendre SON petit déjeuner habituel affalé dans son canapé devant les dessins animés, ça du bon quand même (et ce même si j’adore voyager et partir en compétitions ailleurs)!
Sinon, se retrouver dans ce grand et beau bâtiment était vraiment sympa.
Quand on arrive nous les roulants et nos fauteuils, on prend une place, vous n’imaginez pas!
Il y a nos fauteuils de ville (pour certain), nos fauteuils d’escrime (chacun le sien), nos housses d’escrime aussi grosses et mal rangées que celles des valides!
Les finales ont eu lieu le samedi dans un lieu différent : au milieu du centre Confluence de Lyon qui est un grand centre commercial et de loisir.
Heureusement ce n’était que les finales donc un nombre restreint de tireurs!
Je n’avais jamais vu les fauteuils et housses aussi bien rangés et alignés !!
Ce n’est même pas le début ou la fin de mes aventures, ce n’est qu’une compétition parmi d’autres mais ça a avant tout été un super moment.
Pour lire encore un peu d’escrime: Handi escrime, créateur de mon sourire, Escrimeuise dans le monde du handicap,