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Amour et fauteuil roulant à Disneyland Paris

By Douce barbare

Il y a peu je suis allée passer un week-end à Disneyland Paris.
C’était magique mais…

Handicaps et fauteuil roulant

Bien sûr, étant une personne à mobilité réduite, je suis une personne handicapée ou porteuse de handicaps.Carte de priorité à Disneyland Paris et toute la liste des handicaps possibles
Il faudrait vraiment être bigleu pour ne pas s’en rendre compte d’un seul coup d’œil.
Mais des fois, vous pouvez voir une personne sans du tout vous rendre compte qu’elle a un handicap; on appelle cela un handicap invisible.

A Disneyland Paris, en étant handicapé, vous avez accès à une carte prioritaire; au dos de celle ci, il y a plus d’une dizaine de catégories de handicaps ( psychiques, physiques, mentales, sensoriels).
C’est assez rare pour être souligné: on peut être handicapé et ne pas avoir les mêmes spécificités physiques.

Si je vous expliquais déjà à quoi sert cette carte !

La vie des handi à Disneyland Paris

Carte de priorité à Disneyland ParisEn étant handicapé et en ayant une carte d’invalidité, vous avez droit à « un tarif préférentiel » et à la gratuité de l’accompagnant.
Il doit être majeur et être en mesure de vous aider si besoin.

Ce qui est un peu enquiquinant, c’est que ce tarif n’est accessible que sur place à un guichet dédié.
Vous pensez bien que le matin, à l’heure où tout le monde arrive dans le parc, la queue peut vite s’éterniser: vous voilà donc à battre le pavé au rythme des dessins animés qui passent dans votre tête.
La fil pour les valides ( n’ayant pas pris leurs places avant) n’est pas plus courte!

Deuxième étape; passer à un autre guichet pour récupérer le petit sésame.
Il vous permettra de passer en priorité pour toutes les attractions.
Il s’agit de cette petite carte verte (cf photo) qui est l’équivalent du Fast pass pour les valides…le prix en moins !
Et surtout, elle deviendra votre bien le plus précieux tout au long de votre séjour!

Quelques avantages

Loin de moi l’idée de dire que c’est parfait mais il y a des points positifs alors autant les noter.

Le premier avantage est la gratuité de l’accompagnateur.
Cette gratuité suit une logique
 : en tant que personne handicapée me rendre seule à Disneyland et surtout y faire des attractions m’est interdit.
Une fois dit, ça rend  complètement cohérent cet « avantage ».

Le deuxième point et il n’est pas négligeable, on est prioritaire dans les fils d’attente.
Il ne s’agit pas d’une demi priorité qu’il faut justifier aux yeux des gens.
Vous avez la carte, vous passez et c’est souvent par la sortie de l’attraction ou par le passage fast pass.
C’est normalement indiqué au début de la file et les personnes de l’attraction sont là pour vous diriger si besoin.
Je n’ai remarqué aucun regard désagréable et je n’ai jamais été mal reçu par le personnel.

Par contre, prioritaire par rapport aux personnes valides, exemptés d’attendre pas vraiment :
une personne handicapée n’est pas prioritaire sur une autre ce qui paraît logique et des fois, il faut bien patienter !
On a parfois dû attendre jusqu’à une demi heure (rappel, pour les valides ça pouvait aller jusqu’à 90 minutes) ou prendre des rendez-vous et revenir plus tard: c’est sûre, on n’attend alors pas du tout par contre, j’étais bien contente d’avoir un secrétaire personnel qui gérait les rendez vous et gardait les petits papiers.

Ce qui est moins cool

Par contre, et là ça ne concerne que les personnes handicapées circulant en fauteuil roulant, il y a certaines contraintes qui ne sont pas forcément géniales.

La première, c’est que les attractions nous sont interdites sans la présence d’un accompagnateur valide et majeur.
Le deuxième point, et certainement celui que j’ai trouvé le plus pénible est qu’il ne peut y avoir qu’une personne en fauteuil roulant par circuit.

Nous étions deux personnes en fauteuil, nous n’avons jamais pu faire d’attractions ensemble.
L’une passait avec une partie des amis, l’autre prenait le passage d’après (environ dix minutes d’attente en plus).

Des amies m’ont dit qu’elles n’avaient pas eu ce problème et pourtant elles étaient toutes les deux en fauteuil.

Sécurité mon amie

Ces points sont, je pense, mis en place pour une question de sécurité pour Disneyland.

Rock ‘n’ Roller Coaster avec Aerosmith

En cas d’interruption du manège, il faut être à même d’évacuer toutes les personnes.
Sauf que dans notre cas, c’est notre accompagnateur qui doit se débrouiller pour nous évacuer.

L’autre point est qu’au départ, on vous demande si vous êtes à même de vous transférer : donc de passer seul ou avec un peu d’aide de votre accompagnateur, de votre fauteuil à la place sur le manège.
Si vous dites non, il ne vous reste qu’à faire les boutiques, peu d’attractions étant entièrement accessibles.

Je peux me transférer seule, mais comme je m’en doutais, pas dans les chariots des attractions qui sont souvent trop bas, loin et étroits.
Je peux vous dire que je dois une sacrée chandelle à mon sherpa : il m’a portée tout le week-end, dans toutes les attractions que je voulais.
Si vous ne pouvez pas du tout faire de pas, quelques rares attractions vous seront refusées.

Autonomie néante plaisir au top

Indiana Jones - Disneyland ParisMon bilan de ce petit voyage est comme vous vous en doutez totalement positif !
J’en rêvais depuis quelques années et depuis trois mois, j’en parlais trop souvent.

Je reste une incorrigible enfant; même avec toutes les valeurs que transmettent les Disney auxquelles je n’adhère pas, j’adore (et le mot est faible) Stitch, Belle, Samy, …

Quand à parler des manèges à sensations…
Je n’en avais pas refait depuis la survenue de mon handicap.
Je ne saurais vous dire à quel point ce fut le bonheur total.
Toutes fois, j’ai appris, que tenir sur un chariot qui va dans tous les sens quand vous n’avez pas d’abdos, où ne pas basculer quand vous n’avez rien qui vous retient sur le côté, c’est une vraie séance de sport!
Encore une fois, merci mon sherpa qui m’a très souvent retenue, attrapée le bras…

 

Ce que je retiendrais de plus fort de cette expérience, c’est l’amour !
Niveau autonomie, j’étais au bas de l’échelle par contre, en terme d’amitié et d’entraide ma jauge a failli déborder tellement elle était pleine.
Bien sûr, il s’agit de mes amis mais à aucun moment, je ne me suis senti un poids, je n’ai eu l’impression qu’ils avaient envie de me caler dans un coin, de crever mes pneus.

Conclusion: en fauteuil roulant, on ne peut pas tout faire mais TOUT est toujours adaptable et savoir cela donne des ailes ! 

Merci Aly, Libellule, mon chatlien, Sam le pompier, sherpa, les deux acolytes…

Parce que le handicap n’est pas un obstacle pour vivre: Faire la fête avec un carrosse , Et si les limites n’étaient que dans notre tête, Quand tout devient possible.

 

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