Lors de mon enfance, je n’étais pas une adepte du sport, je me suis débrouillée pour être dispensée toute ma scolarité !
Je faisais de la danse dans un club, activité que j’ai interrompue une fois partie dans ma vie d’adulte, loin de mon Ardèche natale. J’ai aussi pratiqué quelques années le karaté.
Puis je suis tombée malade ! À ce moment-là, même si je savais que ça aurait été bien pour ma santé et mon bien être de pratiquer une activité sportive, je n’en faisais pas !
Peu à peu le sport c’est imposé dans ma vie pour me permettre de conserver le maximum d’autonomie et de grappiller un peu de ce que je perdais à chaque poussée de ma maladie. Les séjours de rééducation me faisaient découvrir le plaisir de se dépenser, de faire du sport en toute intelligence : se dépenser, entretenir sa condition physique sans se blesser ou aller trop loin.
Je suis devenue une pro du sport à la maison, de la balnéothérapie, des séances de kinésithérapie. Et oui c’est du sport, il ne s’agit pas de rester à barboter dans l’eau à regarder le plafond ou de s’allonger sur une table de massage.
J’ai aussi essayé de me remettre à la danse dans un club. Je me suis vraiment fait plaisir même si je ne pouvais pas suivre tous les mouvements ou faire toutes les chorégraphies à cause du fauteuil roulant. Puis j’ai découvert l’escrime ! Et j’ai pris ma licence handisport.
Handisport
Comme son nom l’indique il s’agit de sport pour les personnes porteuses de handicaps. Vous ne l’auriez pas deviné, je suis sûre! C’est une fédération sportive. Vous avez sûrement tous entendu parler des jeux paralympiques.
Entendu parler oui, regardé, moins sûre !
Je ne vais pas énumérer les disciplines et les sportifs, il y en a beaucoup ! Mais il y a aussi des championnats départementaux, régionaux, nationaux, internationaux.
Les clubs voulant être handi-accueillants doivent avoir un agrément et ils apparaissent alors sur le site handisport.
Il y a aussi beaucoup de clubs qui s’adaptent à des sportifs porteurs de handicaps sans avoir pour autant l’agrément.
La fédération mène des actions à différents niveaux :
– la compétition, en terme de sport de haut niveau la France est au neuvième rang sur les 120 pays présents lors des jeux paralympiques d’Athènes.
– le loisirs, par le biais des nombreux clubs handisport de différentes disciplines présents sur toute la France
– les jeunes, par l’organisation de diverses compétitions et manifestations en école primaire et secondaire
– la formation de personnels amenés à intervenir dans diverses structures spécialisées ou établissements scolaires
Les comités régionaux organisent aussi régulièrement des manifestations autour d’un sport pour faire connaître celui-ci, le faire essayer à tout le monde, porteur de handicaps ou non. Il y a aussi la possibilité pour les adhérents de faire de nouvelles expériences sportives en partant en stage de ski par exemple.
Historique
Un peu de culture générale pour frimer au repas de Noël !
En 1954, l’Association des Mutilés de France est créée. Elle évoluera au fil des années pour devenir en 1977 la fédération française Handisport (FFH).
Cette idée est née de la volonté d’un neuro chirurgien de donner des occupations à d’anciens pilotes de l’armée de l’air blessés lors de la seconde guerre mondiale.
Les premiers jeux paralympiques ont eu lieu en 1960. Ce médecin avait expérimenté les rencontres sportives pour personnes en fauteuil roulant dans son hôpital, au moment des Jeux Olympiques de Londres en 1948.
Au niveau olympique, les athlètes sont répartis en plusieurs catégories correspondant à leurs capacités fonctionnelles, un peu comme les catégories par poids à la boxe.
Il y a six catégories : Handicap visuel, Tétraplégie et paraplégie, séquelles neurologiques assimilables, amputation et assimilés, infirmité Motrice Cérébrale, grands handicaps (personnes en fauteuils électriques, myopathe).
Les personnes sourdes ou malentendantes ne sont pas admises aux jeux paralympiques. Elles ont une compétition qui leur est propre les Deaflympics qui est la plus ancienne compétition multi sports (1924).
Les personnes porteuses d’un handicap mental ont aussi une fédération qui leur est propre, la Fédération Française du Sport Adapté. Ces athlètes, depuis 2012, peuvent à nouveau participer aux jeux paralympiques ce qui leur a été interdit de 2004 à 2012 notamment à cause de triche sur le handicap.
Bon ces gens-là, ce sont des sportifs professionnels, ce n’est pas votre projet de vie ? Vous m’en direz tant ! Par contre qui dit sport de haut niveau, dit aussi sport tout court.
Sport au niveau de tous
Il y a des clubs affiliés un peu partout. Énormément de sport sont représentés : ski, karaté, foot, tir à l’arc… Je ne peux pas tous vous les citer tellement il y en a !
La mission de la fédération handisport est « rendre accessible au plus grand nombre le sport pour les personnes handicapées ».
Je disais au début de cet article, sport pour tous, c’est justement cela. Le sport dans tous ces aspects positifs de dépassement de soi, de valorisation, de partage. Les personnes porteuses de handicaps ne pratiquent pas seules dans leur coin. Elles n’ont pas toutes le même handicap ni les mêmes envies sportives. Le handisport est ouvert à tous.
Que la personne soit valide, malade, ait un problème très spécifique durant un temps donné (fracture d’une cheville par exemple), se déplace en fauteuil roulant, elle peut pratiquer le sport qui lui plaît comme il lui plaît. Vous pouvez faire du basket fauteuil même si vous ne vous déplacez pas quotidiennement en fauteuil roulant. Il n’y a qu’aux jeuxparalympiques et donc aux compétitions internationales, qu’en étant valide on ne peut courir avec des handi. Pour comprendre un peu mieux quel est l’intérêt du mélange handi/valide mais aussi ses limites à haut niveau, je vous conseille d’aller lire cet article du web magasine Slate : le handisport, ce n’est pas que pour les handicapés (sauf aux jeux).
Bien sûr tous les clubs ne sont pas handi accueillants mais que ce soit pour la danse, l’escrime pour moi, ou le self défense pour une amie aussi porteuse de handicap, le professeur et les autres participants s’y sont très bien fait même s’il n’y a pas marqué handi sport sur le logo du club. Puis on peut s’affilier à la fédération handisport à titre individuel donc même si notre club n’a pas d’agrément (ce qui donne accès aux différentes manifestations ou stages organisés par le comité régional d’handisport).
En ce qui me concerne, l’handi escrime m’a donné un nouveau souffle. Mais ça ce sera pour un autre article !
Douce Barbare ou Koala; comme tu veux tu choisis…
On ira au bout du rêve
Houba!
Marsu
Houbaaaaaaa! Dit le koala doucebarbare!
Pour ma part, j’ai découvert le handisport grâce à ma cousine, qui a toujours voulu être éducatrice spécialisée. Un jour, alors qu’on n’était encore que des ados, je l’ai accompagnée avec le club handisport piscine dans lequel elle était bénévole, et on a passé tout un samedi à Aquaboulevard (ou un autre de ces parcs d’attractions aquatiques). J’en garde un super souvenir, non seulement parce que le mélange entre valides et non-valides se faisait d’autant mieux dans l’eau, mais aussi parce qu’ensuite, pour le repas au restaurant, je me suis sentie super utile.
Et puisque tu parles du repas de Noël pendant lequel il fera bon, en effet, frimer en évoquant ce sujet (sur lequel je n’en savais pas tant avant de te lire !), j’ai bien envie de dire que ton hors-d’oeuvre était délicieux et très réussi. Il m’a donc agréablement mise en appétit, et j’attends le plat de résistance : parle-nous de ta pratique de l’escrime !! (et ne me dis pas qu’il va falloir attendre TOUTE une semaine pour ça !)
même peut être plus!!
Mmh je n’ai pas décidé quand je vous le mettrais…
Rôôô, tu te venges, c’est ça?? 😉
c’est super que tu aies trouvé un sport qui te convienne et que t' »éclate ».
C’est le principal
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Et attend tu sauras bientôt tout sur le handi escrime!
Tu as très bien expliqué ce que signifiait « Handi sport » , leur but et leurs intérêts pour toute personne, handicapée ou non. Merci de tous ces renseignements, et bravo pour ton choix. Amitiés. Gi
Merci! Je trouve que le handisport mérite d’être connu. Parce que se retrouver autour d’un sport change beaucoup de choses dans le regard qu’on porte sur le handicap et dans la façon pour moi d’être avec les valides.