C’est un sujet peut être un peu surprenant que vous allez lire aujourd’hui !
Je vais vous parler de ce choix un peu étrange de me faire baptiser alors que j’avais presque trente ans. Ce n’est pas un débat ni un cours de religion sur le baptême.
Il s’agit juste d’une expérience et toutes ces petites choses que l’on ne peut pas deviner même quand on le connaît.
Ma genèse
Quand j’étais petite, je vivais dans un petit village ardéchois.
Mes parents n’étant pas religieux du tout et en plus de confession différentes, ils ne m’ont pas fait baptiser.
J’avais plusieurs amis qui bien que scolarisées en école public comme moi, allaient au catéchisme.
Bizarrement, je me sentais un peu exclue de ne pas pouvoir partager cette activité avec elles.
Certes, c’était peut être plus sérieux que les week-ends qu’elles me racontaient mais vous savez bien, quand on est enfant on se fait vite des films et peut être même en rajoutaient elles un peu volontairement. (si vous vous reconnaissez, n’hésitez pas à commenter!).
Plus tard, au collège, j’étais un peu triste de ne rien comprendre quand on me parlait de telle ou telle fête religieuse.
J’avais l’impression de passer à côté de tout un pan d’histoire, de culture.
Naissance d’un envie
Comme je suis du genre à aimer comprendre, en grandissant, je me suis souvent demandé pourquoi telle ou telle personne croyait en Dieu, pourquoi elle se levait chaque dimanche pour aller à la messe et pourquoi certaines d’entre elles vouaient leur vie à la religion à l’instar des prêtres ou des pasteurs.
Puis un jour, j’ai commencé à me dire que j’aurais bien aimé être baptisé.
Petit à petit l’idée a fait son chemin et quelques années plus tard, j’ai décidé que je voulais être baptisé.
En premier lieu, je me suis demandée si j’avais envie de devenir catholique ou protestante, ce qui me semblait un choix bien anecdotique mais obligatoire.
Je croyais en Dieu mais tout ce qu’il y avait autour n’était que du superflu à mes yeux.
Mais bon il fallait faire un choix, donc j’ai choisi. Je deviendrais catholique.
Le catéchuménat
J’ai alors rencontré les personnes du catéchuménat de Lyon : ce sont les personnes qui s’occupent des adultes voulant se faire baptiser.
Elles m’ont expliqué comment cela aller se passer :
- la préparation dure environ deux ans
- On rencontre régulièrement une personne qui est notre accompagnateur et avec qui on parle de la bible et des différents préceptes de la religion.
- Il y a des réunions mensuelles avec tous les catéchumènes pour parler de dieu, lire un texte, s’interroger.
Pour ne pas vous cacher quand ils m’ont dit « préparation de deux ans », j’ai pris peur et il m’a fallu quelque temps pour retrouver ma motivation!
Un apprentissage pour être baptisé
En fait, la préparation de deux ans m’a permis de rencontrer ces personnes qui sont portées par leur foi, par cette chose qu’on ne peut voir mais que certains portent en eux.
Mon accompagnateur était un professeur d’économie et nous avons souvent eu de grandes discussions sur notre société. C’était passionnant de l’écouter, de voir ce qu’il pensait au regard de sa foi.
L’image des grenouilles de bénitier que je me faisais en a pris un coup.
J’ai aussi du revoir ma vision austère du métier de prêtre: le nôtre faisait des messes très vivantes et gaies. L’église était toujours remplie d’une population très hétéroclite: enfants, personnes africaines, personnes âgées… Il était très dynamique et au fait de notre société.
Et j’ai été baptisé. J’ai beaucoup aimé ma cérémonie de baptême. Et pourtant, je n’avais jamais été particulièrement fan de tous les rituels en lien avec la religion.
Moi qui suis un peu sauvage, toujours en dehors des clous, qui ne correspond jamais à aucun groupe, je me sentais le droit d’être là comme n’importe qui et ça m’a fait du bien.
Puis en quittant Lyon, j’ai retrouvé les messes tristes de ma petite ville.
J’ai alors arrêté d’y aller parce que pour moi ça n’avait pas à être ennuyant mais je continuais tout de même à croire.
Et puis un jour
Puis j’ai vécu ma vie et un jour, j’ai arrêté de croire.
Je ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé.
Un jour, je me suis soudain dit que l’on m’avait promis des tas de choses, bercée dans l’existence de ce Dieu que je ne connaissais pas.
Je suis passée par une période de vraie colère. Un peu comme si j’avais été trompé..
Ça a été une sensation très étrange, une part de moi s’en était allée. Jusque là, le fait de croire allait de soi.
Aujourd’hui, ma colère s’est calmée, j’ai moins l’impression d’avoir été dupé ou en tout cas ça n’a plus vraiment d’importance.
Je commence tout juste à me dire que je crois, mais que je ne sais pas trop en quoi.
Je ne crois plus parce que je dois croire, parce que c’est comme ça, mais je me pose des questions. Alors je vais laisser la vie faire son œuvre et je trouverais peut-être mes propres réponses.
Jean 6 – 44
« Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire; et je le ressusciterai au dernier jour. »
Hé oui !!!
Même si je n’ai pas de commentaires à faire sur le votre, je vous remercie de votre intervention.
La foi on l’a en soi, Dieu nous habite donc à chacun de trouver son chemin fait de doutes et de réponses.
Je me sens vaguement visée par ces histoires de cathé d’enfant…mais c’est vrai que j’en garde un bon souvenir! Pour preuve, on pense y inscrire les filles dès qu’elles seront en âge! Pour la foi, certes (bien qu’elles croiront -ou ne croiront pas- en ce qu’elles veulent finalement!), mais aussi comme tu l’expliques pour comprendre les fêtes, l’histoire aussi de notre pays. Si je le pouvais, je ne me contenterai pas de la chrétienté, je passerai aussi pas la case musulmane, judaïque, bouddhiste….ça permettrai entre autre de comprendre certaines choses dans le contexte géo-politique actuel….
Quant à ma foi, personnelle, elle ressemble un peu à la tienne…je crois en qqchose, probablement un Dieu, mais je ne me reconnais pas dans l’Eglise catholique… La « vierge » Marie, les propos de notre (actuel ou ancien!) Pape….font que jai parfois envie de partir en courant!!! Mais je reste accrochée, peut être par tardition, peut être par flemme d’aller voir ailleurs, et je fais à ma sauce au final!
hihi! Oui effectivement c’était dure de ne pas se sentir visé!!
Mais je trouve tes paroles très justes autant par rapport à tes enfants que ta foi.
Merci
Il « suffit » d’y croire( plus facile à dire qu’ à faire), croire en quoi ? croire en soi..çà pose bien sur la question de la confiance en soi…le baptème: peut être la reconnaissance de soi.
re-connaissance: se connaitre à nouveau, mais aussi être reconnu. Reconnue par qui ? Dieu le père ? qui symbolise l’espoir et la protection, la fonction symbolique paternelle quoi. Et dans ce meli-mélo psycho-religieux, sans virgule, ton titre peut se lire à double sens et je crois que l’un (de sens) ne va pas sans l’autre dans l’acte du baptème choisi à l’âge adulte
selon ou tu place la virgule
LE concret : Se faire baptiser,adulte
L’abstrait : se faire, baptiser adulte
Bon tu connais mon coté psy-psy et mon pragmatisme: religion, que je respecte avec mon athéïsme , religion qui pour moi vient faire sens à un mode existentiel. Elle a permis « d’expliquer » ou plutot de donner du sens à ce que l’homme ne comprend pas ou n’est pas expliqué par la science: les dieux grec, dieu du vent, de la beauté, de l’amour etc…Les choses se passent par la volonté de dieu…çà permet de mettre un sens a ce qui se passe( et pas se remettre trop en question pour des extremistes psychotiques djihadistes)
Je pense que chacun trouve dans la religion ce qu’il vient chercher de soi.
Quand le soi est déglingué- psychotique , çà peut donner des comportements extremistes violents au nom de la religion.
Bon on pourrait en discuter des heures, j’arrête là,
Bizzz
Commentaire très intéressant. J’espère qu’il sera lu, je suis tellement d’accord!
Te souviens-tu mon Dieu de notre première rencontre ? Pour moi, ce fut l’éclair d’un feu, le souffle d’un printemps, la création d’un volcan .Ce fut la magie d’un instant qui se prolonge comme une éternité.
Te souviens-tu mon Dieu de cette émotion, subtil frémissement de l’être, un tonnerre étourdissant, un vent qui grandit gonfle les voiles de l’esprit comme un orage et se termine par la note apaisante lancée par un oiseau ?
Ce fut un éblouissement.
J’ai fermé les yeux pour ne pas voir, j’ai fermé mon âme pour ne pas entendre, j’ai fermé mon cœur pour ne pas croire. Continuant à survivre sous le joug de mon refus, j’ai fait semblant de t’ignorer. Je savais pourtant qu’un jour je devrais trouver ma vérité, qu’un jour touchée par ta douceur et ta patience, je reviendrais vers toi.
Emportée par mes certitudes, qu’aurais-je fait d’un monde construit par toi ? Accrochée à mes convictions que je voulais scientifiques, je cherchais le moyen de démontrer ton existence. Comment te réduire mon Dieu à un schéma mathématique, comment te comprendre à travers une théorie philosophique?
Je me suis acharnée et j’ai œuvré ; la logique de mon esprit ne suffisait pas, et mon cœur qui criait ton existence, j’essayais de l’ignorer.
Tout me parlait de Toi : la lumière d’un matin, le sourire de l’enfant, la main amicale tendue vers un espoir, la patience de la vie.
Tout me soufflait ton absence : la cruauté de l’instinct de survie, la folie de l’homme guerrier, les génocides connus et oubliés.
Comment voulais-tu mon Dieu que la révolte n’entre pas dans ma vie ? J’ai eu peur souvent lorsque j’imaginais ta réaction. Pas facile d’être un humain face à toi !
Et pourtant un matin, je me suis dit que je ne pouvais plus te fuir, je ne le voulais plus. C’était comme le début d’une histoire d’amour : toi, moi, et tout l’univers pour être le témoin de ta tendresse. Alors, je me suis avancé et je t’ai dit : » voilà c’est moi. Je ne sais pas ce que tu as prévu pour moi, mais j’ai besoin de ta présence, je l’accepte. »
Alors, Toi, mon Dieu, tu as eu comme un sourire, tu m’as tendu la main et tu as murmuré :
« Tu sais je t’aurais attendue toute l’éternité car tu es mon enfant et je t’aime ».
Ce texte est très beau Martine merci de le partager!