Récemment, je discutais avec une copine et nous parlions de la propension à râler.
J’y avais déjà souvent penser, ça m’a donné envie d’en parler avec vous.
Râler
Selon Larousse, la définition de râler est:
Faire entendre des râles en respirant ; avoir la respiration bruyante et précipitée propre aux personnes qui agonisent : Malade qui râle.
Familier. Manifester son mécontentement, sa mauvaise humeur par des plaintes, des récriminations : Il est difficile à supporter, il râle tout le temps.
Il est drôle de constater que dans la définition même il apparaît que l‘on supporte mal quelqu’un qui râle.
Mais qu’est ce qui ressort de cette double définition ?
Quelqu’un qui râle est une personne qui n’est pas contente, qui fait un bruit désagréable mais qui en même temps en souffre elle-même.
C’est certes une manière personnelle d’analyser cette définition mais je trouve que c’est assez parlant.
Un peu, beaucoup, à la folie
Râler, on le fait tous. Cet article en parle très bien.
Parce que les pâtes sont trop cuites, qu’il pleut encore, que la voiture ne démarre pas.
Trouver des motifs n’est pas le plus dur !
C’est une manière de simplement réagir à des situations qui nous embêtent.
Mais même si on a râlé à cause de l’imbécile qui nous a coupé la route, on ne reste pas dessus, et dix minutes après, on n’y pense souvent plus.
Alors quand est ce que râler devient encombrant ?
Râler demande de l’énergie
Râler prend de l’énergie, c’est certes une manière de réagir mais c’est aussi une manière de mettre en exergue ces choses plus ou moins négatives du quotidien.
Parfois, extérioriser un sentiment de frustration ou de demi colère, fait du bien et est même salvateur
Là où ça devient encombrant pour soi comme pour ceux qui nous entendent, c’est quand on commence à ne voir plus que c’est petites ou grandes choses qui nous agacent, quand on a toujours un objet de râlerie.
Ne nous gâchons nous pas un peu la vie en passant notre vie à appuyer là où ça fait mal ?
Râler est une réaction normale et plus que râler dire ce qui ne va pas pour le faire évoluer est une chose très noble.
Mais c’est un fait, tout n’est pas juste.
Et est ce que l’on a vraiment le choix ?
On fait avec ce que l’on a que ce soit des jambes en moins, des pigments plus colorés, une attirance pour les personnes de même sexe.
Peut-on passer son temps à crier que ce n’est pas normal et arriver malgré tout à être heureux et à s’adapter? (N’hésitez pas à me donner votre avis, c’est une vraie question)
Vivre dans une minorité
Quand on fait partie d’une minorité, il est facile de relever tout ce qui ne nous semble pas juste et qui souvent ne l’est pas.
Je pense ici aux personnes en situation de handicaps mais c’est le cas pour toutes les populations, toutes les personnes que l’on considère un peu différentes (personnes homosexuelles, personnes immigrées…).
Le problème est alors de continuer à vivre tout en sachant, tout en ayant conscience de toutes ses petites choses qui c’est vrai ne devrait pas exister et peuvent parfois nous gâcher sérieusement la vie.
On ne devrait pas galèrer à circuler en société, on ne devrait pas être regardé de travers parce que l’on est amoureux de telle ou telle personne, on ne devrait pas avoir du mal à trouver un travail parce que l’on est noir…
Ce n’est pas juste.
Mais une fois ce constat fait, comment avancer?
L’homme est un animal adaptable.
C’est pour moi une des plus grandes capacités de l’être humain, à nous de l’utiliser.
Le militantisme
Certaines personnes deviennent militantes et râlent ou plutôt se battent pour ce qu’elles considèrent comme pas normal.
Et je trouve ça très bien.
Est-ce que je pourrais le faire ? Non.
Parce que je n’aime pas me concentrer sur ce qui ne va pas.
Bien sûr je râle des fois un peu trop, je me bats aussi pour certaines choses auxquels je crois mais ce n’est pas toute ma vie.
Quand on me dit « vous devriez écrire une lettre pour signaler que ce n’est pas accessible », je dis non.
D’abord, je passerais mon temps à écrire des lettres et j’ai largement autre choses à faire.
Je préfère parler aux personnes, expliquer , engager le dialogue et après continuer mon chemin.
Peut être est ce une faiblesse, peut être devrais je me révolter pour tout mais je n’aurais plus le temps et l’énergie pour alors faire ce que j’aime ce qui remplie ma vie de bonheur.
Je ne verrais plus cette personne qui m’a sourie au coin de la rue, celle qui m’a aidé à ramasser mon sac tombé par terre, celle avec qui j’ai plaisanté sur les roues qu’il a fallu 3000 ans pour inventer.
On peut croire en des choses et même se battre pour qu’elles évoluent sans râler tout le temps parce que tout simplement le plus important reste encore de vivre, non ?
Pour ma part, je râle très souvent, pour n’importe quoi, presque pour tout ce qui ne me plaît pas. Cependant, chaque fois que je râle c’est pour améliorer les choses, pour trouver un sens à ce qui ne va pas et essayer ou faire essayer d’y remédier.
J’ai râlé pour l’absence de bibliothèque dans mon lycée, j’ai râlé parce que je ne réussi pas à faire tel ou tel chose, j’ai râlé lorsque les personnes ne sont pas civilisées, j’ai râlé lorsque j’ai trouvé une pile de déchets dans la nature mais chaque fois j’ai râlé pour permettre aux autres de voir la vérité et comment il est possible d’y remédier.
Râler n’est pas plaisant ni pour celui qui râle ni pour celui qui l’entend mais ça permet de faire bouger les choses si on est motivé pour le faire.
je suis une râleuse professionnel…d’ailleurs ma fille m’avait acheté le livre « j’arrete de raler »…chose qui m’a aidé a diminuer mes ralages lol…mais je continue encore parfois…et d’autres fois je me retiens, je canalise….j’inspire, j’expire…et pis parfois BANG j’explose…
tres bon article 😉
Bonjour, c’est un peu dans le comportement et la nature des français et, à moins de vivre en autarcie dans une grotte, difficile de ne pas trouver des motifs de mauvaise humeur ?
Je n’ai plus de télé depuis plus de 10 ans, n’écoute la radio que sur certaines stations musicales et deviens agoraphobe depuis mon handicap mais ne râle pas pour autant, juste quelques moments d’énervement face au comportement imprévisible des citadins mais pas de quoi en rajouter ni donner l’impression que la vie « à roulettes » rend agressif !
Je préfère remercier les personnes qui me laissent passer en s’excusant presque de gêner mon passage alors que je suis rarement pressé et me promène en mode contemplatif avec au moins un appareil photo, ce qui attire une certaine sympathie.
Les râleurs devraient pratiquer le sport de façon intense, ça calme les ardeurs belliqueuses…
Tout à fait!
Et si on aime bien les râleurs….parce que c’est souvent légitime leurs raisons, parce que ça lève des voiles obscurs sur des choses qu’on ne voyait pas ou qu’on ne comprenait pas, parce que ça nous met en face d’une réalité qu’on n’imaginait pas.
Je pense aux râleurs de charlie hebdo, ils râlent parce que, pour moi, ils veulent un monde meilleur. Je pense à mon amie de 91 ans, elle fait si jeune physiquement (pas plus de 70ans) que j’oublie son âge le plus souvent. Quand elle râle, je m’en rappelle.
Ceci dit, je suis d’accord avec le fait que ça prend de l’énergie. Il faut bien aussi voir les soulagements et les petits bonheurs pour que la vie soit la meilleure possible. Sinon, cela devient un combat pour lequel on a des convictions au point d’y consacrer une partie de son temps.
Enfin pour répondre à la question, c’est oui pour moi car je suis faite ainsi. Je préfère être clairvoyante, que ça me fasse râler et savoir dans quel monde je mets les pieds. Quand je ne veux pas râler, c’est volontaire et pour ça, je ne lis pas les infos, je baisse les yeux devant les misères, je ne vais pas vers des personnes qui risquent me faire avoir cette réaction …. Je dois être re-gonflée pour voir et râler et supporter à nouveau -Passer outre et avancer.
Râler est nécessaire et peut être constructif à part si ca nous empêche de vivre. Tout est dans la mesure comme pour tout! Et pus râler et constater ce n est pas là meme chose. On peut constater dire que telle ou telle chose nous embête sans pour autant râler perpétuellement émettre une plainte. Non? Ah et puis pour moi les journalistes de Charlie hebdo rNe râlent pas ils mettent en exergue ce que l on ne veut souvent pas voir. C est du militantisme et autant je ne m en sens pas capable autant je le respectent tout à fait.