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Être malade et aimer les séries médicales

By Douce barbare

Je suis une afficionado sans failles des séries, et je l’avoue, surtout des séries américaines.

En même temps, j’ai eu de mauvaises expériences avec les séries françaises, mais je reconnais qu’il y en a des sympa (« Les revenants » par exemple, est une série qui se laisse regarder !).
Par contre, niveau séries médicales, la France en a créé trois, c’est pas non plus le Pérou !
Par contre, les USA, pffiou même Wikipédia ils en omettent !
Il existe un petit guide des dix « meilleures » séries médicales, tout relatif bien sûr.
Je suis sûre que certaines vous seront quasiment inconnues !
Pour ma part, j’ai suivi Dr house, Grey’s Anatomy, Dr Émilie Owens, Scrubs, Private Practice et évidemment Urgences à l’époque.
On pourrait se dire en connaissant mon statut de fille malade qui passe beaucoup trop de temps à l’hôpital selon elle, que les séries médicales seraient la dernière chose dont elle serait fan. Loupé ! Je suis fan, archi fan et je suis même en train de regarder à nouveau tous les Grey’s Anatomy avec pour excuse que c’est pour travailler mon anglais !

L’effet série

Bien sûr, il y a avant tout l’effet série : tous ces personnages auxquels on s’attache comme des amis, auxquels on s’identifie, ces univers pouvant répondre aux affinités de chacun (monde médical, science fiction, groupes de potes, femmes au foyer).
Puis ne rêvons pas, il s’agit d’une industrie à part entière avec ses codes et ses études de marchés permettant de créer une addiction chez le public cible.

friends

Qui ne se souvient pas de Friends, série type, où les problèmes que les personnages rencontrent pourraient arriver à chacun d’entre nous ou presque et où surtout on s’attache à la maladresse de Ross, à la loufoquerie de Phoebe à l’amour impossible de Monica pour un ami de son père…, c’est l’aspect émotionnel qui nous les rendent si proche.
Personnellement, j’affectionne tout particulièrement Esprits criminels, Grey’s Anatomy, NCIS, Homeland, Scrubs…

Je suis assez éclectique en terme de séries et il est plus rapide de parler de celles avec lesquelles je n’accroche pas que le contraire.
Mais après avoir regardé et regardé à nouveau Urgences, dont certains épisodes sont encore dans mes souvenirs, Dr House, Scrubs, Grey ‘s Anatomy et Dr Owens, je me suis demandée ce qui me donnait autant envie de voir sur mon écran l’univers hospitalier.

Les série du monde médical

Certes, ce ne sont pas des séries réalistes, loin s’en faut, mais je retrouve certaines choses connues : le groupe d’internes suivant le médecin, la poire d’appel dans l’IRM, les longs couloirs, les sas d’attente aux urgences…
On peut certainement parler de catharsis

Catharsis : Pour Aristote, effet de « purification » produit sur les spectateurs par une représentation dramatique (Définition du Larousse).

Je vois cet univers de loin sans y être vraiment, je vois en image ce qui a tendance à coloniser mon esprit et qui concerne pour le coup des personnes qui me sont étrangères.
C’est un des points forts des séries : mettre en image nos peurs les plus profondes comme pour les désacraliser. Dans un article du Nouvel Obs, Amandine Prié note la mise à distance de la mort qui se fait par le simple fait de voir celle-ci, bien installé dans son canapé.
Pas si inutiles que ça (les séries, pas les médecins !)
J’ai aussi pris conscience que les séries avaient fait évoluer mon regard sur les médecins et le monde médical dans son ensemble.
J’ai rencontré des neurologues, des urologues, des médecins de la douleur, des psychiatres, des gynécologues, des ophtalmologues, des orthoptistes, des médecins traitants…
J’ai aussi côtoyé des infirmières, des kinésithérapeutes, des AVS (les personnes s’occupant du ménages et des repas à l’hôpital), des rééducateurs et j’en oublie sûrement.
Pour moi, ils ne sont pas tout à fait humains et c’est encore plus vrai pour les médecins et les professeurs (pas ceux des écoles mais ceux du monde médical). Un peu comme les enfants qui ne conçoivent pas que leur maîtresse soit autre chose qu’une maîtresse.
Une amie médecin m’a dit récemment, qu’eux aussi ils leur arrivent de devenir patient. Ah oui c’est vrai, je n’y avais pas pensé !

L’humanisation d’un monde souvent cruel

Dans Grey’s Anatomy, on suit les pérégrinations de ces jeunes médecins à l’hôpital mais aussi en dehors, leurs problèmes de cœur, d’argent…
Dans Scrubs, on suit les pérégrinations du cerveau de JD et les blagues ras les pâquerettes qu’il fait avec son éternel compère Christopher TURK.
Toutes ces scènes presque de la vie courante contribuent à les rendre un peu plus humains, un peu plus comme moi.
Parfois on les voit tristes, touchés par ce qui arrive à leurs patients.
Moi qui les croyais froids, insensibles et totalement indifférents au sort de leur patient. Attention, je ne dis pas que les médecins sont des saints, qu’ils sont tous plein d’empathie. Il y en a des désagréables, des hautains, des insensibles, des médecins qui ont la diplomatie d’une table de salon… mais, il n’y a pas que ça et pour moi ce simple constat a été étonnant.
Évidemment la vie n’est pas un sitcom mais malgré tout ça a déclenché chez moi une vraie réflexion : qu’est-ce que ça fait de perdre un patient sur une table d’opération, d’annoncer à une personne que sa vie ne sera plus jamais pareille, de voir chaque jour des gens qui souffrent, d’avoir un patient qui ne veut plus se soigner ?
Les séries vont au-delà du simple divertissement et abordent souvent des thèmes profonds comme le dit notamment Pierre SERISIER dans son blog publié sur le site du journal « Le Monde ».

Ces bêtes à part

Il y a une espèce (oui je sais c’est cruel et totalement idiot de les appeler de cette manière. Tant pis, j’assume !) dont je n’ai pas parlé et qui est pourtant le centre de beaucoup de ses séries : les INTERNES.
De par ma propre expérience et malgré le fait que certaines de mes amies l’ont été et qu’il ne faut jamais généraliser comme disait ma maman (et gna gna gna!), je n’aime pas les internes !
Il faut reconnaître que voir débarquer dans votre grey s anatomy chambre d’hôpital une dizaine d’étudiants en médecine (externes et internes) qui vous regardent comme une bête curieuse n’est déjà pas un bon point de départ !

Il y a une image de Grey’s Anatomy qui me fait beaucoup rire mais qui dans la réalité a tendance à me faire soupirer : la visite journalière des patients par les internes agglutinés autour de leur titulaire, et leur petit cahier !
Mais au moins maintenant je ne les déteste pas et je ne suis plus en colère après eux du simple fait qu’ils existent ! Il y a du progrès !

Rêvons

Lors de mon diagnostic, je regardais en boucle, couchée dans mon lit, Dr House.

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Il s’agit de l’histoire d’un médecin ayant lui-même une pathologie, qui est cynique, ne s’intéresse qu’aux cas qui sont un défi pour lui, et qui ne voit justement ses patients que comme des cas (qui sont en plus tous des menteurs !). Au fil des épisodes, on se rend compte qu’il n’est pas si insensible, que c’est plus « sa coquille ». Du coup, toujours sur le même principe, ça a rendu les médecins plus humains à mes yeux.

Qu’est-ce que j’ai pu rêver de son côté Sherlock Holmes à la limite du magicien qui trouve toujours ce qu’ont les gens et comment les soigner.

Bon après je suis redescendue sur terre : avoir un médecin qui me parle crûment et me considère comme une menteuse patentée ne m’aurait sûrement pas rassurée du tout. Puis de toute manière, je ne l’aurais même pas intéressé, ma maladie n’ayant rien de nouveau et celle-ci ne se guérissant pas, même avec des procédés bizarres et hors de prix.
Alors oui je crois que ce qui me plaît dans ces séries, au-delà du fait de suivre les aventures au quotidien de personnages attachants, est cet univers que je peux pour une fois, appréhender de manière agréable et surtout extérieure, que je peux critiquer sans mettre à mal mon sens de la politesse.

Puis, juste entre nous, j’ai beaucoup ri lors de mes hospitalisations quand je repensais à Scrubs et aux épisodes où il arrive mille malheurs (souvent ridicules!) aux soignants !

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