tête désinée avec la boite cranienne ouverte et laissant apparaitre le cerveau un nuage , un éclair, des flèches...
REFLECHISSONS,  Vie de sportive.f avec une maladie

Les décisions vers ma vie de sportive de haut niveau

Dire qu’une décision en particulier a mené ma vie sur le chemin qu’elle parcoure aujourd’hui serait inexacte.
Dans le dernier article, je vous ai contés le parcours qui m’a mené à l’escrime.
Cette étape a été émaillé de plusieurs décisions qui ont changé beaucoup de choses.

Pour la version orale, c’est par là: (vous pouvez écouter télécharger et il n’y a pas de virus!)
https://drive.google.com/file/d/1lG8oW8DGcI1LLnkZloCuSWLvz9c-T81A/view?usp=sharing

« Rien n’est compliqué tout commence par un pas »

J’aime énormément  cette phrase tirée d’un ouvrage de Alexandre Jolien.
Quand j’ai eu mon diagnostic, j’ai imaginé des tas de chose.
Si j’avais su seulement la moitié de tout ce qui m’attendait, j’aurais juste tourné les talons.Bébé pingouin levant la patte avec son ombre sur la banquise

J’applique depuis plusieurs années la maxime qui dit « un pas après l’autre » (ou un coup de roue après l’autre!).
Dans le sport c’est pareil.
Quand je suis rentrée dans une salle d’arme pour la première fois, je n’imaginais rien.
J’y allais c’est tout.

On me demande souvent comment j’ai fait pour être là où j’en suis aujourd’hui?
Cela ne c‘est pas passé en un jour ni même en dix.
J’ai juste appliqué ma devise
: « un pas après l’autre ».
Je ne me projetais pas plus loin que demain et je ne cherchais pas à viser quoi que ce soit.

Ode aux petits pas

Mon premier pas a été de rencontrer Stéphane sur le stand du CETT au forum des associations.
Puis de discuter avec Hervé, le maître d’arme.
Sans oublier le moment, où j’ai poussé les portes du gymnase.

Puis ce sont enchainés des multitudes de petits pas.
D’un cours par semaine, je suis passée à deux.
J’ai aussi commencé à me dire que je pouvais aller chercher mon pain en fauteuil.
Je le pouvais encore donc je me suis mise au vélo d’appartement pour gagner en endurance.

Puis, il y a eu des pas plus grands comme celui où j’ai décidé de faire de la compétition.
Ou encore, celui où j’ai commencé avec Caro à chercher des moyens supplémentaires de progresser.
En a découlé la décision d’aller m’entraîner dans d’autres clubs de la région.

J’avais mis un pied dans la roue et maintenant elle tournait.

Des décisions ne font pas tout

Décisions ou pas, mes doutes et la peur de la maladie étaient toujours là.

On me parlait de viser les jeux paralympiques.
Mais même si je disais oui, ça ne me parlait pas du tout.
Je n’avais aucune idée de ce que cela représentait.
Ma vision des JO s’arrêtait à ce que j’en voyais enfant quand mon père les regardait à la télé.
C’était beaucoup trop irréel et loin de ma réalité pour me servir de boussole.

Mon chemin s’arrêtait à toutes les décisions que je prenais et à la certitude que j’adorais pratiquer l’escrime.
Certainement que mon côté tête de buc (comme diraient mes parents!) a beaucoup joué dans ma façon d’avancer.
Je me faisais plaisir, j’avais envie de progresser quoi que ça me demandait et quoique l’on puisse me dire.

Je suis donc parti à Lyon pour intégrer un club plus compétitif.
Petit à petit, j’ai fait de l’escrime le centre de ma vie.

Une vision trop centrée

Je m’entraînais trois fois par semaine.
Je faisais de la natation pour augmenter mon endurance, de la musculation pour renforcer mes bras.
Il n’était pas question de me faire plaisir dans ces activités.
Je voyais avant tout l’intérêt qu’elles avaient pour ma pratique de l’escrime.

prendre des décisions en changeant son point de vue
Déroutant? Sortir de soi pour avoir une meilleure perspective

J’allais au kiné à pied (enfin en fauteuil) pour travailler un peu plus mon physique.
Je n’allais pas en rééducation pour ne pas perdre de temps dans mon entraînement.
Seul l’escrime avait de l’importance.

Toutes les décisions que je prenais que ce soit dans la sphère privée, familiale ou sportive étaient soit au bénéfice de l’escrime, soit dû aux contraintes que la maladie m’imposait.
J’étais contente d’avoir cette vie là.
Et surtout, je savais que je progressais en escrime et ce simple fait justifiait tout le reste.

L’an dernier, j’ai commencé à comprendre qu’en fait cette vie ne me convenait pas.
J’ai pris conscience qu’elle servait d’écran de fumée pour cacher je n’avais pas envie de regarder.

Un réajustement

Ce sont tous les évènements tristes et compliqués dont je vous ai parlé dans cet article qui m’ont sûrement servi d’électrochocs.
Du coup, après cette prise de conscience, j’ai décidé de prendre des décisions me respectant vraiment.

« Rêve ta vie en couleur, c’est le secret du bonheur » encre aquarellable de Guy Leroy

Des articles pour avoir une vie plus en accord avec ses valeurs sont apparus dans le blog.
J’ai remis en question tous mes choix sans pour autant regretter les décisions qui m’y avaient menée.

Au niveau sportif, je me suis entourée d’un préparateur physique, d’une coach mentale et bien sûr du maître d’arme qui me suit depuis plusieurs années.
Quand j’oublie de prendre en compte ma maladie, il y en a toujours un pour me remettre les pieds sur terre!

J’ai aussi adapté mon alimentation.
Mes temps de sommeil et de repos ne sont plus une option.
Je partage mon expérience avec des enfants et des adultes lors de sensibilisations, conférences ou démonstrations.
Je me garde des moments pour voir mes amis ou ma famille et aller à la campagne.

Sauf que tout ça, je ne le fais plus uniquement dans un objectif de performance sportive.
Je le fais pour moi toute entière.
Je veux avant tout me respecter en tenant compte de toutes les facettes qui font celle que je suis aujourd’hui.

 

C’est vrai que voyager à travers le monde en tant qu’escrimeuse demande des efforts physiques, des décisions parfois difficiles…mais cela n’a rien d’exceptionnel, c’est juste le choix que j’ai fait.

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