REFLECHISSONS

La gueule de l’emploi et les stéréotypes

Il paraît que l’habit ne fait pas le moine, mais on parle aussi de la gueule de l’emploi.
Les stéréotypes ont la peau dure, en quoi peuvent-ils influencer notre, ma vie?

Quelques dictons

Je me suis amusée à chercher les dictons et proverbes de France ou d’ailleurs qui parlaient de l’apparence.

Il ne faut pas juger le sac à l’étiquette.xvmb1451942-0deb-11e5-9e3f-9933a0fbb12d
On est reçu selon l’habit, et reconduit selon l’esprit. –
proverbe biélorusse.
Quand on regarde quelqu’un, on en voit que la moitié.
L’érudition n’est pas la science, de même que les matériaux ne sont pas l’édifice. –
proverbe turc
Une oreille coupée a toujours un conduit. – proverbe martiniquais
Un grand nez jamais ne gâte beau visage.
Chacun voit avec ses lunettes.
Tous admirent le paon. Alors les oiseux disent: »Mais regardez ses pattes et écoutez sa voix »! –
proverbe japonais
Ne jugez pas le grain de poivre d’après sa petite taille, goûtez le et vous sentirez comme il pique. – proverbe arabe

Il  y en a des tas, de toutes les régions du monde et tous se rejoignent autour de la même idée : on ne peut connaître quelqu’un en se fiant seulement à son apparence.
Ce que l’on voit au premier abord ne suffit pas à faire ce qu’elle est d’une personne.

 

Représentations et stéréotypes

Et pour autant, n’avons nous pas tous, des stéréotypes plein la tête.

stéréotypes....Moi, le boulanger je l’imagine la farine au sourcil et l’œil hagard si je le croise le matin.
Ça vous parait surfait et complètement à côté de la plaque et pourtant j’en ai croisé qui répondaient parfaitement à cette image !

Les éducateurs, ah parlons des éducateurs : il fut un temps où perdu au milieu d’une foule je les reniflais comme un chien renifle un os !!
Je les reconnaissais et je me trompais rarement.
Ça ne me donnait pas une définition de ce qu’ils étaient, juste une indication sur leur métier.

C’est peut être la le plus important, l’apparence peut nous donner une indication mais ne permet en rien de se dire que l’on connaît la personne et ne nous permet en aucun cas de la mettre dans une case aussi jolie soit-elle.

 

Et les handicapés alors ?

En discutant avec des amis, est apparu que pour l’un, le vrai handicapé (traduisez, celui qui a un handicap vraiment lourd) il bavait et était un peu neu neu.

Irrémédiablement, je ne suis pas un playmobil, cherche encore!
Irrémédiablement, je ne suis pas un playmobil, cherche encore!

Je lui ai démonté son image en lui répondant qu’une personne ayant fait un AVC (accident vasculaire cérébral), elle peut baver et ce n’est en rien signe d’un handicap plus lourd juste, un effet physique dû certainement à une paralysie du visage.
Et être handicapé lourd physiquement ne veut pas dire ne pas avoir toute sa tête (même que des fois les personnes handicapés lourdement physiquement sont très intelligentes, ouais je vous jure!).
On a des images stéréotypées plein la tête et en plus on les interprète et on prend des raccourcis dignes des meilleurs sitcoms TV (oui oui pour moi les sitcoms ont une grande tendance à prendre des raccourcis monumentaux pour arriver là où ils veulent).

Alors le handicapé, il ressemble à quoi ?
Baveux, en fauteuil roulant, avec les bras qui bougent dans tous les sens, laid (ça a son importance), bête, et puis quoi encore ?

Mais le problème et c’est là que ça devient compliqué, c’est que toutes les personnes handicapées ne se ressemblent pas.
Déjà, il y a un nombre de handicaps aussi important qu’il y a de couleurs de cheveux ( petite pensée à mes cheveux bleu, rouge, auburn, châtain et aujourd’hui caramel !).
En plus, on est handicapé mais pas uniquement on est aussi femme, homme, petit grand, blond, brun, métissé…
Alors, comment faire pour définir l’image du parfait petit handicapé ?

 

Allez, rions un peu

Vous savez que je circule en fauteuil roulant, que j’ai une maladie grave, que j’ai un certain nombre de handicaps invisibles.
Je dirais que même lorsque je suis assise sur un canapé, il ne faut pas être sortie de Saint Cyr pour se poser des questions : pousser moi du bout du doigt, et je tomberais sur mon voisin et ce n’est qu’un exemple.

	 Société & h@ndicitoyens 	Mais, il y a peu de temps, assise derrière mon volant, une personne m’a demandée en quoi j’étais vraiment handicapée ? (Je me garais sur une place réservée.)
Je vous avoue que j’ai eu un moment de flottement où j’ai regardé alternativement mon fauteuil roulant à côté de moi sur le siège passager, et la personne qui me posait la question !

Alors bien sûr, ça peut faire plaisir qu’une personne voit la personne que je suis avant de voir une personne handicapée, et en même temps ce que je suis inclus le handicap et quand je dois justifier de mon handicap c’est rarement plaisant.
Et moi je suis en fauteuil roulant, ne pas voir que je suis handicapée est comment dire… limite risible mais lorsque l’on a un ou des handicaps invisibles, qu’en est-il ?

Un handicap invisible est beaucoup plus dur à vivre car souvent, on ne vous croit pas et que vous devez passer votre temps à vous justifier.

Alors ayons un peu d’indulgence les uns envers les autres.
Si sur la totalité des gens que vous croisez, il y en a un ou deux qui vous font prendre des vessies pour des lanternes (ou vous faire croire qu’ils sont porteur de handicaps alors que pas du tout), quelle importance ?
Vous aurez donné de la légitimité à une personne qui souffre de ce qu’elle porte tous les jours sans que, pour une fois elle se sente reniée dans ce qu’elle est, pour moi ça n’a pas de prix.

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