Aléas de la vie en société,  REFLECHISSONS

La SNCF et ses solutions « miracles »

La SNCF quand on est une personne à mobilité réduite, c’est tout un roman!

Je vous avez déjà parlé là, du service accès plus dont la qualité et l’amabilité des personnes n’est pas égal partout mais qui a le mérite d’exister.
Je vais vous raconter mes dernières aventures.

Les gares non accessibles

Depuis un peu plus de six mois, la SNCF a mis EN TEST un nouveau service sur certaines lignes pour pallier à la non accessibilité des gares de région.sncf et escaliers
Je crois qu’il y a deux lignes et régions concernées dont celle que j’utilisais régulièrement.

En effet, la gare de ma petite ville n’était pas accessible. (Elle ne l’ai toujours pas mais moi j’en suis partie.)
Mais vraiment pas du tout: dans un sens pour atteindre le quai, il faut passer par un sous-terrain qui se commence et se termine par vingt cinq marches environ.
Deuxième point, la différence de hauteur entre le train et le quai est d’environ cinquante centimètres ce qui n’est pratique pour personne et encore moins pour les personnes avec des roues collées à l’arrière train.

Mais ce qui est quand même vachement bien est qu’ils ont mis les guichets aux normes, il y a deux ans environ : donc on peut prendre son billet…

Et si certain se pose la question, les personnes de la SNCF n’ont pas le droit de m’aider car cela pose un problème d’assurance et de responsabilité.

 

Les taxis relais

Donc, depuis quelques mois est apparu une nouvelle formule.
Oui parce que sur la ligne, aucune gare n’est accessible sur un voyage d’environ 45 minutes.

tuk-tuk-336690_640Ils ont fait des travaux d’accessibilité ? Ils ont engagé des porteurs ? Que nenni ! Ils ont créé un système de taxi relais.

Le système consiste en un taxi qui transporte la personne depuis la gare non accessible près de chez elle à la gare la plus proche accessible et où elle pourra donc prendre son train.
Le pendant de cette méthode est qu’on doit prévenir les services 48h à l’avance, oubliez tout de suite l’envie subite d’aller en ville ou le rendez-vous impromptu du lendemain et encore plus l’urgence familiale.
Le problème est aussi la durée du voyage.

En effet, au lieu de 50 minutes pour ce trajet habituellement, je mets 2h à 2h30.
La raison en  est qu’on doit se présenter au moins 30 minutes en avance avant chaque étape et qu’il faut compter le trajet du taxi plus celui du train (rallongé puisque la gare la plus proche me fait revenir en arrière par rapport au trajet que je veux faire).

 

Les gares de campagne

Une des autres spécificités de ma région est que l’Ardèche
est un des rares départementsrailway-station-851366_640
a ne pas posséder de réseau ferroviaire SNCF pour le voyage des passagers !
Ce sont donc des cars qui relient les villes et villages.

En pratique, si le chauffeur accepte je peux monter dans le car sur les fesses,  reste juste à mettre mon fauteuil dans la soute.
Mais ils n’aiment pas trop et n’acceptent que très rarement.
Puis rappelons que moi, je peux le faire mais d’autres personnes handicapées ne le peuvent pas donc ce n’est pas vraiment une solution.

Mais oh miracle depuis peu, si vous appelez 48 h à l’avance (et pas 45 j’ai testé!), vous pouvez vous rendre dans la gare que vous souhaitez.
Les cars auraient-ils évolués?
J’avais déjà entendu parler de sociétés de car complètement accessibles (même si ça n’a pas l’air de toujours marcher! regardez , elle a même fait une vidéo!).
Donc j’étais certes un peu surprise que ce soit arrivé jusqu’ici mais pas plus que ça.

 

Les cars de la SNCF

 

20151114_110609
Système de fixation au sol

Mais en pratique, rien à voir.
Lorsque je suis arrivée à la gare routière, je me suis vu dépêcher un mini car spécial pour moi.
Apparemment, le système dans les cars normaux, est trop long à utiliser du coup la SNCF préfère payer des cars spéciaux pour toutes personnes PMR.

Déjà question de se sentir comme tout le monde, on repassera.
Mais ce n’est pas le pire.

Moi et mon fauteuil on s’est retrouvés câblés au sol au milieu du bus.
Je n’avais aucun endroit où m’accrocher et n’ayant pas de ceintures, je n’avais rien qui me retenait.
Les routes d’Ardèche ne sont pas réputées pour leur côté rectiligne et les virages se sont donc enchaînés.
Sauf qu’avec un mauvais équilibre du tronc et pile au milieu du bus, j’ai cru au moins dix fois que j’allais aller embrasser le pare brise et j’ai eu le temps de maudire tout ce que je pouvais.

 

 

 

On me dira que c’est bien, que l’on progresse, que je peux me rendre où je veux comme une personne valide.
Oui certes mais dans quelles conditions?
Je pense qu’on est encore loin d’une société où on se sentirait pris en compte avec nos particularités certes, mais comme tout le monde.
Cet article sur les modes de transports en Europe montre très bien, qu’à certains endroits, ils y arrivent.

SI les conditions de voyages vous intéressent quand on est une personne à mobilité réduite, vous pouvez lire: Voyage et fauteuil roulant

9 commentaires

  • Meg

    Je trouve ça hallucinant qu’on ne puisse pas faire mieux, avec tous les moyens à disposition.
    Il faut vraiment s’armer de courage pour se déplacer dans ces conditions !
    J’espère que ça va progresser…
    Merci pour ce témoignage.

  • MGI

    Bonjour, il y a longtemps que je ne suis allé en Ardèche et je le regrette mais puis vous assurer qu’en banlieue limitrophe de Paris, les déplacements en transports collectifs ne sont pas à la portée de toutes les personnes en fauteuil manuel !
    Oublier les RER sauf à pouvoir sauter 50 cm et bien viser la porte du train, trouver le gentil conducteur de bus qui sortira la rampe correctement et ne repartira pas façon départ de grand prix ou s’arrêtera pile au milieu du montant de l’abribus, parfait pour fauteuil de 30 cm de large avec freins à disques aux 4 roues…etc
    J’ai aussi la chance de pouvoir marcher et faire quelques pas, donc, pour aller à Paris (500 m en pente): scooter électrique, modèle US basique (non suspendu) mais autonomie record (> 40 km), pneus pleins, lumière à l’avant, siège pivotant idéal pour les terrasses de cafés et, pour plus de sécurité, vitesse de presque 15 km/h si besoin.
    Vous parlez d’autres pays et je pense au Japon où, semble t’il, les personnes âgées et handicapés sont mieux considérées: question de culture et de respect oubliés en France et, dans le cas présent, la situation financière de la SNCF depuis des lustres ne risque pas de nous améliorer la vie ?

    • Douce barbare

      Leur situation financière j’en sais rien, je ne me prononcerais donc pas.
      Pour ce qui est de Paris, c’est clair les transports en communs en fauteuil roulant c’est ubuesque!
      Attention le Japon est vraiment très différent de notre culture. La vision des personnes âgées ou handicapée est peut être différentes mais comment sont elles aidées si besoin….
      Je ne juge pas et ne m prononce m^me pas je ne connais pas assez. Juste attention, parlez d’une culture autre est toujours compliqué car on ne voit qu’une partie de la pièce.

        • Douce barbare

          Je comprend mieux mais je ne remettais pas votre parole en doute.
          Je suis allée au Japon, j’ai eu des amis qui y ont vécu un certain temps, et c’est tellement différent.
          J’ai vu des personnes en fauteuil par contre paye le fauteuil!!

  • nadine

    Il est certain qu’à la SNCF c’est très loin d’être « parfait »…mais je trouve que ces dernières années il y a eu des progrès CONSIDERABLES…..
    Quand j’ai voyagé en Allemagne ce n’était certainement pas mieux que du contraire.

    • Douce barbare

      C’est certain mais ce n’est pas parce que ça avance qu’on ne peut pas dire là où ça pêche surtout quand ça en devient dangereux.
      Pour l’Allemagne, je ne sais pas. Je n’y suis pas allée et ce pays n’était pas cité dans l’article sur le tour de l’Europe. Donc je vous croie tout à fait.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *